Nos jours heureux - les repas de famille

Période d'intense sociabilité ( ou pas), les fêtes de fin d'année comportent lot de repas de famille, comme autant de passages obligés.

Deux articles sur ce sujet ont retenu mon attention : l'édito de Jacques Attali dans l'Express du27/12/17 et le billet des Mots Ailés .



Dans ma famille, on se transmet le souvenir des pantagruéliques repas du 15 août qui réunissaient dans notre village du Cantal la famille entière, cafetiers montés à Paris et  paysans restés sur place. Ma grand-mère nous racontait ces journées passées à table, nappe de lin blanc, 4 générations, deux entrées, une viande et un poisson, des fromages et plusieurs desserts, des mariages qui se décidaient ou des alliances pour reprendre telle ou telle brasserie. Elle nous avouait s'en être échappée pour aller pêcher les écrevisses dans le ruisseau voisin. 
Une génération après, mon père se souvient de ces repas, anciens présidant la tablée. Les tablées plus restreintes autour de la table de ferme, le laguiole qu'on sort de la poche pour trancher le pain bis et faire chabrou, quand il passait ses vacances dans la vallée.

Puis, saut civilisationnel, je n'ai aucun souvenir de repas de famille. A part les repas de Noël évoqués dans le billet le gout amer des chocolats de Noël.
Mes parents ne s'entendaient pas avec ceux de ma mère. Et ma grand-mère paternelle habitait avec nous une partie de l'année avant de rejoindre ses pénates Cantaliennes pour la saison clémente.
Il me semble que lors des rares rencontres de famille, les enfants déjeunaient avant les adultes et dans une autre pièce.
je crois que ma filleule a compris que je n'étais pas très à cheval sur les conventions.
 
A ma génération, on essaie de ré-inventer les repas de famille. On fait des buffets pour que chacun compose son menu. On invite pour des déjeuners précoces ou des gouters diners pour qu'enfants et adultes passent un moment détendu.
En 2016, à deux reprises, mes parents ont réussi à conjuguer repas de famille et joie d'être ensemble.

Ce samedi, nous recevions pour l'Epiphanie. 
Stanislas et Gautier avaient dressé une jolie table et fabriqué des couronnes. 
Amaury et moi avions cuisiné des choses simples et savoureuses : une grande salade composée aux pommes, aux endives et aux noix, une fondue de poireaux, de tranches de polenta aux légumes rôtis, une terrine marron et chocolat, un brownies aux haricots rouges et une galette des rois avec une frangipane végane…
 Les enfants se sont éparpillés, répandant avec eux, livres et jouets dans chaque pièce.

C'est très joyeux, très bruyant, très vivant et j'ai fini la journée avec le coeur heureux!

Chez vous, quelle forme prennent les fêtes de famille?

Commentaires

  1. Chez nous, nous composons avec nos différences. Grande tablée bruyante avec tous mes oncles tantes cousins cousines quand nous descendons dans mon sud. Nous y parlons politique, littérature, parfois nous crions, nous ne sommes pas d accord mais cela finit toujours dans de grands éclats de rires.
    Ici, avec la famille de mon amoureux, c est plus discret, souvent nos repas de famille ne se font pas les pieds sous une table mais en haut d une montagne. Et c est très bon de partager nos victuailles et notre plaisir d être en montagne.
    Merci pour ton article.
    Perluette.

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    1. Les repas de famille en haut d'une montagne, quel bonheur ( ce sont les souvenirs de repas de famille les plus joyeux que j'ai!)

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  2. Pour les réunions de famille , on se partage le travail, chaque couple apporte quelque chose de façon à ce que cela soit agréable même pour ceux qui reçoivent chez eux. Deux fois par an du côté maternel et paternel de mes filles qui sont de votre génération. Et en janvier ou février plutôt que lors de la période des fêtes pour ne pas surcharger celle-ci. Dimanche, nous serons 12 adultes et 8 enfants de 9 à 1 an. Merci pour votre blog. Béatrice

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    1. Merci Béatrice! Et je vous souhaite un merveilleux dimanche!

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  3. Qu'il est dur cet article d'Attali, d'autant plus dur qu'il a probablement raison. Chez nous, des 2 cotes, les ertrouvailles familiales du mois d'Aout et de Noel sont d'autant plus importantes que nos familles sont dispersees, et elles sont tres "nourrituro centrees", les repas sont pentagrueliques et durent des heures. Nos meres prennent ca tres a coeur, elles reunissent leur nichee (bien agrandie...), ca rigole beaucoup, ca devient electrique au bout de 3 jours parce que c'est complique la vie a 20, mais on est quand meme tres heureux d'y retourner et frustres d'en partir. Les aieux vieillissant, on essaie de les integrer, mais c'est de plus en plus difficile, certains ne sont meme plus demandeurs et preferrent rester "au calme"... C'est infiniment triste.

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    1. Attali, je suis tombée dessus à Noël et je l'ai trouvé terriblement clairvoyant!
      Ooh, c'est triste pour les anciens!

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